LE ROI BAUDOUIN ET L’AVORTEMENTMarc Leclerc: L'exemple royal, Communio 15/3-4 (1990) 195-203Bernadette Chovelon: Baudouin et Fabiola, L’itinéraire spirituel d’un couple, Paris, Artège, 2018, chapitre 17.Les lois sur la dépénalisation, de l'avortement, 149-159Almudena Martínez-Bordiú/CNA/Aci Prensa World, 30.12.2024: Relatives of Belgian King Baudouin: ‘HisWhole Life Was a Witness to the Living Christ’ (National Catholic Register)Marc Leclerc: L'exemple royal, Communio 15/3-4 (1990) 195-203Le mardi 3 avril 1990, la Belgique entière s'éveillait comme au brusque fracas du tonnerre: le Roi se trouvaitdans l'impossibilité de régner car il refusait, en conscience, de sanctionner et de promulguer, par sa signature, leprojet de loi relatif à la dépénalisation de l'avortement, adopté le 29 mars par la Chambre des Représentants,confirmant le vote préalable du Sénat.1. Le témoignage d'une conscience libre: Par-delà toutes les polémiques, une évidence 1re éclatait au grandjour: un homme refusait de s'assujettir à la raison d'Etat et aux pressions innombrables de tous les responsablespolitiques ou sociaux, pour témoigner à la face du monde de l'inviolabilité absolue d'une conscience libre. Dansune société où l'on fait si bon marché de la conscience, où la loi du plus fort jointe à la loi du nombre tend deplus en plus à dicter le droit et où la morale tend à se réduire à ce qui est légalement autorisé ou défendu, cetémoignage semblait tout à fait insolite, voire, pour certains, incongru. Plusieurs l'ont affirmé sans ambages: leRoi devait s'incliner devant la volonté clairement affirmée d'une majorité des Représentants de la Nation.La conscience individuelle, purement particulière et contingente, aurait dû - moralement! - s'effacer devant lafonction royale, sceau de l'unité nationale - et, concrètement, sa dernière garantie. On l'a répété sur tous lestons: le Roi, comme personne privée, a droit à sa conscience individuelle, c-à-d. à garder son opinionpersonnelle; mais comme instit...
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