Michel Nodé-Langlois: L'intégrité de la personne et l'authenticité de la sexualité, Communio 2/4 (1977) 56-60Lorsqu'on distingue les méthodes 'naturelles' de régulation des naissances de celles qui ne le sont pas, il est évidentque la 'nature' ne désigne pas alors l'ensemble des lois qui règlent l'enchaînement des causes et des effets dansl'univers. En ce sens, un contraceptif n'a de résultat qu'en vertu de son caractère 'naturel': de sa capacité chimiqueou mécanique à empêcher une fécondation. Quand l'Eglise prétend se régler sur la 'nature', elle ne rend pas de culteà la vague allégorie chère au siècle des Lumières; elle se réfère à la nature spécifique de l'homme, l'ensemble desnormes objectivés qui président au développement et au fonctionnement de son organisme, et le constituent commeespèce distincte des autres espèces vivantes. Or, chez l'homme, la différence essentielle qui constitue la finalité dece développement, c'est l'existence d'une intelligence rationnelle qui le rend capable à la fois de connaissance vraie(relation avec le monde et avec ses semblables) et de comportement libre.Qu'en est-il, dans cette perspective, de l'acte sexuel? Si sa norme est la reconnaissance par les époux de ce qu'ilssont en vérité, ceux-ci sont supposés connaître la constitution et le fonctionnement de leur organisme et leurcapacité à le maîtriser volontairement, qui n'est pas moins naturelle que l'organisme lui-même car elle est une deses fonctions. A cet égard l'utilisation d'un contraceptif est un refus volontaire de se donner à son conjoint envérité: tel qu'il est, conformément à sa nature: l'intention contraceptive comporte un jugement dépréciatif sur lefonctionnement naturel de l'acte sexuel, du fait que son ordination à la procréation est considérée comme un mal.Ce qu'il y a de faux dans cette intention, c'est qu'elle traite comme une maladie l'aptitude naturelle de l'organisme àla procréation (il faut alors le 'soigner', le protéger contre ce mal), au même titre que l...
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