LA SEMAINE SAINTENous entrons maintenant dans le saint des saints de l’année liturgique. Comme l’Église nous a préparés pro-gressivement avant de nous laisser entrer! N’avons-nous pas, depuis la Septuagésime, remarqué un crescendoperpétuel? Chaque semaine nous a fait monter et nous a rapprochés. L’Église, sans doute, nous a parlé souventde la Croix et de la Résurrection du Seigneur, mais elle le faisait toujours sous le voile des signes et des symbo-les, comme si elle craignait d’exposer ce qu’elle a de plus cher aux regards profanes. Aujourd’hui, enfin, ellesoulève le voile et nous pouvons contempler le saint des saints. Bien plus, nous prenons part au plus sublimemystère de l’histoire du salut.Nous commençons la grande et sainte semaine. Nous pensons à la Croix et à la Résurrection qui sont insépara-bles. L’œuvre rédemptrice du Christ ne se termine pas à sa mort, mais se prolonge dans la victoire de sa Résur-rection. Nous n’avons donc pas le droit de séparer la Passion du Christ de sa Résurrection. La liturgie ne veutpas seulement être une lamentation sur la mort du Christ et une compassion pour ses souffrances. Ce serait uneconception médiévale et moderne de ce temps. Non, dans toute cette semaine nous entendons des accents devictoire et de joie. Nous voyons, dans la Passion du Christ, une transition qui nous mène à la gloire de la Résur-rection.Nous ne comprendrions pas l’ancienne liturgie si nous ne soulignions pas précisément cette pensée. Il n’est pasde jour, pendant toute cette semaine, où nous n’entendions, d’une manière distincte et claire, des thèmes de Pâ-ques et des chants de victoire. Songeons seulement au dimanche des Rameaux avec les hommages royaux ren-dus au Seigneur, au Jeudi Saint avec la messe solennelle de la Cène et la bénédiction des Saintes-Huiles, auVendredi Saint avec l’élévation de la Croix comme signe de victoire, au Samedi Saint qui est le commencementde la solennité pascale.Extérieurement, quatre jours ressortent particulièrement dans ...
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