NOTES SPIRITUELLESJos Schrijvers, La bonne volonté: La perfection par la souffrance(Brux, L'édition universelle, 1946, 118-25)On est fermement résolu à accomplir la divine volonté, mais on se réserve le choix des actions à poser, dutemps à y consacrer. On est dévoré du zèle du salut des âmes, mais on garde des préférences pour telministère, pour telle classe de fidèles. On veut toujours être en action pour Dieu, mais on n'aime pas à êtredérangé dans ses occupations. On brûle du désir de s'unir à Dieu pendant l'oraison, mais on veut savoir si l'onest agréable à Dieu, on désire constater qu'on progresse dans la vie spirituelle. On aime à souffrir pour Dieules contrariétés de la vie quotidienne, on proteste même qu'on est prêt à endurer les souffrances corporelles.Vienne la maladie, on trouve mille prétextes pour lui faire mauvais accueil: on a besoin de son temps, ondevrait finir tel travail, on est engagé dans telle entreprise. Comme si Dieu, qui veut la maladie, ne voulaitpas les circonstances dans lesquelles elle survient, les ennuis qui l'accompagnent et les conséquences qu'elleentraîne! Tout cela est subtil amour-propre, recherche déguisée de soi-même. L'âme désireuse d'arriver à laperfection doit s'oublier elle-même en tout et s'abandonner à Dieu. II importe peu que l'on soit occupé àgouverner des empires plutôt qu'à compter des grains de sable, pourvu que, dans l'une comme dans l'autre deces actions, on fasse la divine volonté. Il n'est point nécessaire à l'ordre général du monde que nous prêtionsà Dieu le secours de nos forces et l'appoint de nos travaux. Nous sommes des atomes imperceptibles dansl'immensité de Dieu. Si nous disparaissons, rien ne sera dérangé dans l'économie générale de la création.Dieu se plaît sans doute à se servir de nous pour accomplir son oeuvre, mais s'Il préfère se passer de notreconcours ou nous faire sauver des âmes d'une autre manière, pouvons-nous y contredire? Il n'est pas obligéde prendre en considération l'excellence de nos mér...