Roger Aubert, Problèmes de l'unité chrétienne, Chevetogne, 1952[124] L'Église catholique face au mouvement oecuménique: Les autorités romaines se sont montrées audébut très réservées. Benoît XV, puis Pie XI, qui avaient non seulement toléré, mais encouragé les prises decontact privées entre théologiens catholiques et anglicans que furent les conversations de Malines, estimèrentinacceptable de voir l'Église catholique participer à un débat public où l'on mettrait en discussion des pointsque l'Eglise considère à bon droit comme étant d'institution divine et, par conséquent, indiscutables. Bienplus, même la présence d'observateurs catholiques à titre privé parut présenter à Pie XI des inconvénientsgraves en semblant indiquer que Rome acceptait le principe implicitement admis par bon nombre departicipants aux conférences de Stockholm et de Lausanne, à savoir que la véritable Église voulue par leChrist n'existe pas encore et que toutes les Églises actuellement existantes n'en sont que des élémentsdéficients. C'est pour mettre les catholiques en garde contre les fausses conceptions théologiques qui étaientà la base de mouvements si sympathiques par l'intention vers l'unité qui les animait, que le pape estimanécessaire d'exposer officiellement les raisons de l'abstention de l'Église romaine dans l'encycliqueMortalium animos du 6.1.1928.Dans les années qui suivirent, il apparut toutefois que le Mouvement oecuménique s'inspirait de plus en plusd'un souci de fidélité à la conception biblique de l'Église et que les aspects pragmatistes, ainsi que l'influencedu protestantisme libéral, si sensibles à l'origine, avaient tendance à se résorber. Aussi, lors des grandesconférences d'Oxford et d'Édimbourg, en 1937. tenant compte du sérieux et de la bonne volonté d'un bonnombre de dirigeants, Pie XI permit officieusement à des catholiques de s'y rendre à titre privé, et d'assister àtoutes les réunions, sans toutefois prendre une part active aux débats ni aux votes.[144] Instruction su...