A. De Coninck: Faut-il en finir avec l’Eglise? Louvain, Ed. Nauwelaerts, 1956pp.113-7: Seigneur, si Vous ne nous révéliez à nous-mêmes, nous n'aurions pas même clairement consciencede ce profond et insatiable besoin de charité active qui vit au plus intime de nous-mêmes, et qui fait qu'àl'encontre des bêtes, nous ne sommes jamais satisfaits tant que nous ne vivons pas en charité authentique.Vous ne nous expliquez pas tout cela en quelque système philosophique. Et grâces Vous en soient rendues,Seigneur, car combien Vous comprendraient?Vous le dites de façon très simple, directement et en paraboles: ‘Aimez Dieu de toutes vos forces, et aimez-vous les uns les autres comme vous vous aimez vous-mêmes, mieux que cela: ‘comme Je vous aime’. Vousle dites et Vous le faites: Vous êtes tout à tous et Vous mettez votre pouvoir théandrique au service de votrecharité pour aider les malheureux, pour autoriser votre mission, et pour signifier votre action divinisante.Mais votre succès immédiate est plutôt maigre. On accepte volontiers vos bienfaits matériels, les guérisons etle pain que Vous distribuez à profusion. Quant à la vie de charité divine dont Vous offrez à tous laparticipation, on semble ou on préfère ne pas comprendre. Même vos apôtres continuent à rêver d'unroyaume de Dieu qui ne doit guère différente des autres, sauf en ce qu'eux-mêmes y régneront en maîtres aubesoin par la force; aussi, lorsqu'au terme de votre vie terrestre, Vous allez donner votre suprême leçon enVous immolant totalement pour nous, tous, mais tous Vous abandonnent; ce n'est que par après quand Vousles aurez aimés effectivement jusqu'au bout et que Vous leur aurez envoyé votre Esprit, qu'ils comprendront.Seigneur Jésus, étant Dieu, Vous êtes parfait et heureux au point qu'il est même impossible que Vous gagniezquelque chose à quoi que ce soit. Ou tout de même: en Vous incarnant, Vous gagnerez de pouvoir souffrir etmourir en croix! - pour nous, afin que, croyant en votre amour, nous partagions votre v...