Martelet Bernard: Itinéraire spirituel de Dom Chautard, abbé de Sept FonsSaint Paul, 1968 (extraits)36: Le moine n'est pas un original qui fuit la société, il est un chercheur de Dieu, une âme altérée de divin.Tout baptisé l'est déjà ou devrait l'être, le moine veut l'être uniquement et pour toujours. Il est un converti, unhomme qui s'est retourné vers Dieu, réorienté vers la vie éternelle et qui a mis de l'unité dans son existence.Il est l'homme d'une idée et d'un amour: Dieu. De plein gré il laisse le Seigneur l'aimer à sa guise, et se livrede grand coeur à sa merci. Il lui fait confiance totalement et pour toujours.41: difficulté du noviciat: Après les premiers mois de séjour au monastère, pendant lesquels la nouveautédonnait quelque charme aux observances, il ressent durement la monotonie d'une vie dans laquelle lesjournées ne diffèrent que par la longueur plus ou moins grande des offices. En dehors de la lumièresurnaturelle qui donne une valeur au renoncement, la vie religieuse n'a rien d'agréable, ni de confortable. Lelever de nuit, le travail manuel, le jeûne, la vie commune, le silence, la solitude, les longs offices, les défautset les travers de chacun pèsent tôt ou tard à la nature. On ne s'accoutume pas au renoncement: ou bien onl'évite et c'est l'embourgeoisement, ou bien on l'accepte joyeusement par amour du Christ et c'est le cheminde la sainteté.Une tentation fréquente chez les novices est celle de croire qu'il se sanctifierait mieux ailleurs. Sonimagination, rendue plus fertile par les suggestions du démon, lui représente tous les avantages des autresformes de vie religieuse: activité apostolique, grande utilité pour le prochain, épanouissement des donsnaturels, même, plus de facilité pour la prière. C'est la tentation classique de laisser la proie pour l'ombre.Les voeux lient pour toujours à Dieu, à l'Eglise et à son monastère. On donne ainsi sa parole d'honneur detenir jusqu'à la mort. Les voeux n'impliquent pas un mépris des biens et des joies de ...
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