Antonio Sicari: Compassion du monde et compassion du Christ, Communio 9/5 (1984) 76-90 Euthanasie
Antonio Sicari: Compassion du monde et compassion du Christ, Communio 9/5 (1984) 76-901. L'euthanasie et la fausse compassion du monde: Le débat sur l'euthanasie, au fur et à mesure qu'il devientculturellement et socialement inévitable, sera un débat sur la compassion. Déjà, le 'droit' au divorce ou le'droit' à l'avortement ont été défendus au nom de la 'pitié': pitié pour les époux contraints à une vie communesans amour, pitié pour les mères déchirées par les difficultés, ou pour d''éventuels' enfants mal formés. Maisalors, il n'était pas aussi difficile de mettre en évidence les exagérations, les exaspérations forcées, lecaractère artificieux des exemples et des chiffres. Toute maladie grave est une 'passion', un 'souffrir' del'homme, dans son corps, son âme et son esprit qui anticipe objectivement l'expérience de la mort: ellel'annonce comme un signe avant-coureur. La maladie tire la mort des profondeurs de l'inconnu et la faitdevenir présente: même si la guérison est encore possible et a lieu, celui qui fut gravement malade sait qu'il aentrevu l'ombre de l''étrangère'. Devant un homme gravement malade, un autre homme ne peut rester sanscompassion. En leur commune humanité, il compatit naturellement à l'approche de la mort.Cette première et instinctive compassion se modale ensuite selon divers degrés: l'éloignement affectif rend lacompassion légère et fugace; l'habitude tend à immuniser de la compassion; le métier (ex. le personnelsoignant) implique une retenue de toute émotion de nature à compromettre les capacités d'intervention et desecours. Je veux ici mettre en évidence ce qui arrive au fur et à mesure que la maladie attire à soi la mort,toujours plus près, toutefois ne se conclut pas par elle, voire que la période intermédiaire (entre maladie etmort) va en se dilatant, du fait de la résistance croissante de l'organisme ou du fait des moyens d'unemédecine de plus en plus perfectionnée. La première chose qui arrive est que la compassion pour le maladedevient ...
5
0