Pierre Eyt: Eglise: symboles et institution, Communio 1/5 (1976) 50-8, ici 52ssUne double proposition: Thèse: Le renoncement à tout essai de définition juridique de l'Eglise est fondé enthéologie catholique; le recours à une approche symbolique s'impose, mais une telle approche, loin decondamner toute caractérisation de l'Eglise en termes institutionnels, ne trouve sa véritable signification quedans la redécouverte du rapport du symbole à l'institution, à la norme et au droit.Il est vain de chercher à définir théologiquement l'Eglise du côté des modèles politiques et sociaux, encore queleur action puisse jouer un grand rôle dans la représentation qu'une époque peut se faire de l'Eglise. Certes,l'influence des structures sociales et politiques ambiantes fut à toutes les époques déterminante pour la vie del'Eglise: le principat romain, les monarchies barbares, les liens féodaux, les premières manifestations du statomoderne dans l'Italie de la Renaissance, le despotisme éclairé, l'administration napoléonienne, la bureau-technocratie de l'ère industrielle ont successivement et concurremment interféré dans la conception, le moded'exercice et le style de l'autorité dans l'Eglise. Mais il faut aussi reconnaître que l'Eglise a toujours refusé de seréduire aux modèles politiques ambiants, même si elle en subissait l'influence.Si le recours à l'approche par symboles se rattache dans la théologie de l'Eglise à l'impossibilité d'une définitionjuridique ou politique, il faut en voir le motif et les conséquences. Le motif du recours à l'approche symboliqueréside en ce que l'Eglise n'est une réalité ni purement expérimentale (comme les réalités sensibles), ni purementpensable (comme les notions scientifiques ou les entités construites par les philosophies rationalistes). Leconcept et la sensation s'avérant ici impuissants, le symbole et l'image peuvent prendre toute leur irremplaçableimportance. C'est à ce plan là que se situe la révélation biblique. Mais ce type de connaissance o...