Frère Richard: Le pardon infini en ressources, Communio 14/1 (1989) 68-81, ici 72-9La réconciliation à travers les siècles: La confession et la pénitence sacramentelles ont fait un long chemin.Concernant d'abord uniquement les excommuniés à réconcilier avec l'Église, elles prennent peu à peu uneplace centrale dans l'existence de tout chrétien. Si ce sacrement ne fut pas toujours un élément constitutif dela vie chrétienne, des formes multiples de confession et de réconciliation ont existé depuis toujours au coeurdes communautés chrétiennes. Le Christ a dit: 'Quand tu présentes ton offrande à l'autel, si là tu te souviensque ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avecton frère; puis reviens, et alors présente ton offrande' (Mt 5,23s.). Cette parole ne fut pas oubliée. Lesliturgies eucharistiques prévoient un temps pour demander pardon et pour se réconcilier. Une catéchèse du 1rsiècle, la Didachè, décrit ainsi la célébration dominicale: "Le jour du Seigneur, réunissez-vous. Rompez lepain et rendez grâce, après avoir confessé vos péchés, afin que votre sacrifice soit pur. Celui qui s'est querelléavec un compagnon ne doit pas se joindre à vous, qu'il ne se soit réconcilié, de peur de souiller votresacrifice" (14,1s.). Il ne s'agit pas ici du sacrement de réconciliation. C'est l'eucharistie qui assure du pardon.Car elle est le corps du Christ, agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde, et son sang, versé pour lamultitude en rémission des péchés. Il faut seulement que celui qui s'approche renonce à la dureté de coeur etse réconcilie.Les premiers chrétiens confessaient les uns aux autres leurs péchés (Jac 5,16). Jean fut particulièrementconscient de ce que tout chrétien est exposé au péché, mais que le pardon n'est jamais refusé à celui quiavoue sa faute. Il écrit: 'Si nous disons: 'Nous n'avons pas péché', nous nous abusons, la vérité n'est pas ennous. Si nous confessons nos péchés, Lui, fidèle et just...
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