Rudolf Schnackenburg: "Et le Verbe est venu parmi nous", Communio 4/1 (1979) 22-30Le 'Verbe' (Logos) n'est nommé expressément qu'en 2 passages du prologue, les versets 1 et 14. Ce n'estcertainement pas un hasard. Les 2 versets sont ordonnés l'un à l'autre; le 2e présente une affirmation qui estnouvelle, mais qui en même temps renvoie le lecteur au commencement. Que le Logos soit devenu chair, onne comprend ce que cela veut dire que si l'on réfléchit à ce que signifie le Logos, l'essentiel à ce sujet est ditdans le v.1.Le prologue s'ouvre par 3 phrases importantes, fondamentales: 'Au commencement était le Verbe - et leVerbe était avec Dieu - et le Verbe était Dieu'. Il n'y a pas lieu d'hésiter pour la traduction de cette expressiongrecque: pour l'auditeur chrétien les mots 'au commencement' évoquent le récit biblique de la création au 1rchapitre de la Genèse. Lorsque Dieu créa au commencement le ciel et la terre, il le fit en parlant. Dieu a faitnaître toutes choses par son 'Verbe' plein de sagesse et de puissance. Les premiers lecteurs ou auditeurs duprologue connaissaient la spéculation juive sur la sagesse qui, par une personnification poétique, faisait de la'sagesse' divine une assistante, une conseillère, une artiste, même une collaboratrice dans l'oeuvre de lacréation (Prov 8,27-30; Sag 7, 25s; 8,3s; 9,9). Mais les phrases du prologue sont plus qu'une évocation de laParole de Dieu qui créa le monde. Le Verbe dont il est question ici 'était' déjà, existait déjà 'aucommencement', cela signifie, traduit dans notre langage: depuis toujours, de toute éternité. L'Ecriture ne seborne pas à dire de ce Logos, comme de la Sagesse: 'Le Seigneur m'a créée au début de ses desseins, avantses oeuvres les plus anciennes' (Prov 8,22): pour le Logos, les mots 'au commencement' ne désignent riend'autre que 'l'Etre éternel et infini' (Jean Chrysostome).Le Verbe, traduction du mot grec logos, était 'avec' Dieu, la préposition suggère une communauté depersonnes. Il est vrai que la S...
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