Paul Mc Partlan: Marie et le dialogue orthodox-catholique,Communio 24/25 (1998/9) 197-213, ici 202-213:Immaculée conception: Pie IX a défini que Marie fut préservée de toute souillure du péché originel. Le débatavec les orthodoxes est lié au sens donné au péché originel. Les orthodoxes ne le pensent pas en termes desouillure coupable. Jean Meyendorff, Byzantine Theology, 144ss se concentre sur Rm 5,12 ('De même que c'estpar un seul homme que le péché est entré dans le monde, et par le péché, la mort, ainsi la mort s'est étendue àtous les hommes parce que tous ont péché'). Le 'parce que', eph hô, qu'Augustin traduit par in quo: tous ontpéché en Adam. Augustin enseigne donc que tous ont hérité de la faute d'Adam et de la mort comme sonchâtiment. Le texte grec original permet une traduction différente "qui semble improbable pour un lecteurformé à l'école d'Augustin, mais qui correspond au sens accepté par la plupart des Pères grecs: 'De même quec'est par un seul homme que le péché est entré dans le monde, et par le péché, la mort, ainsi la mort s'estétendue à tous les hommes; et, à cause de la mort, tous les hommes ont péché'."Théodoret de Cyr (ca 393-466): "Devenus mortels, [Adam et Ève] ont conçu des enfants mortels, et des êtresmortels sont nécessairement sujets aux passions et aux peurs, aux plaisirs et aux deuils, à la colère et à lahaine". (PG 80,1245) D'après Meyendorff, il y a un consensus "dans la patristique grecque et la traditionbyzantine pour identifier l'héritage de la chute à l'héritage de l'état de mortel plutôt que de l'état de pécheur, cedernier étant simplement la conséquence de l'état de mortel". Tandis qu'Augustin plaidait pour le baptême desenfants sur la base de la nécessité de leur remettre le péché hérité d'Adam, les pères orientaux le prônaient surla base du dépassement de notre condition mortelle, afin de nous communiquer "une vie nouvelle et immortelleque... nos parents mortels ne peuvent nous communiquer". Il résume: "La communion au corps ...
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