Dossier Le péché H-U von Balthasar: La Toute-puissance de Dieu, Communio 9/3 (1984) 38-47, ici: 42-45 Bruno Delaroche: Sauvés du péché. Apologie pour Augustin, Communio 21/2 (1996) 63-73, ici: 70-71 Placide Deseille: Déification, péché et salut. Perspectives orthodoxes, Communio 21/2 (1996) 75-83
DOSSIER LE PECHEH-U von Balthasar: La Toute-puissance de Dieu, Communio 9/3 (1984) 38-47, ici: 42-45La puissance de la créature par rapport à DieuS'il est vrai qu'une créature est d'autant plus sage qu'elle participe plus à la sagesse de Dieu (Salomon l'a bienperçu dans sa prière pour en demander la sagesse), qu'elle est d'autant meilleure qu'elle participe plus à labonté de Dieu ('Montrez-vous miséricordieux comme votre Père est miséricordieux': Lc 6,36), n'est-il pasaussi vrai que la créature est d'autant plus libre qu'elle participe à la liberté absolue de Dieu, donc à sa toute-puissance? La liberté humaine ne se règle pas, pour agir correctement, sur une idée abstraite ou sur unevaleur abstraite, le Bien, mais sur le Bien concret qui est Dieu, et Dieu, non pas comme universel, mais dansle choix que sa volonté fait chaque fois en faveur de cette créature spirituelle particulière. 'Que ta volonté soitfaite sur la terre comme au ciel', en moi comme en Vous. Seul le serviteur ressent l'obéissance comme unealiénation de sa liberté parce qu'il est envers Dieu comme un étranger; l'ami ou l'enfant du Père sait que lavolonté paternelle est la norme de tout ce qui est bien et, en faisant la volonté de Celui qui est absolumentsage, libre et bon, il reçoit sa plus haute liberté et sa plus haute bonté.Là où la liberté et la puissance de la créature se détachent de leur relation avec Dieu, ce qui se produit dans lepéché, les libertés et les puissances entrent en conflit. Les théologiens partent de l'idée fixe selon laquelle leDieu de toute bonté, qui a destiné les créatures à atteindre leur béatitude dans la sienne propre, se serait siaprès coup vu obligé par la révolte de la créature mettre en sourdine sa bonté pour mettre l'accent sur sajustice, laquelle l'oblige à damner là où Il aurait préféré accorder la béatitude.Or la justesse (rectitude) de Dieu englobe aussi bien ce que nous appelons bonté ou clémence que ce quenous appelons justice. Augustin: "N'allez pas croire qu'...
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