De Chaldenar Xavier: Tu aimeras, Je sais-je crois, Paris, Fayard, 1962, 127p"Quel est le plus grand commandement? Tu aimeras..." "Je vous donne un commandement nouveau: aimez-vous..." "Ceci est mon commandement: aimez-vous les uns les autres..."1. Commandement et amour: Comment l'évangile ose-t-il associer sans cesse ces 2 mots qui jurent et grincentd'être ainsi rapprochés? Faire de l'amour un commandement! Peut-on aimer sur ordre? Quel est le père quiosera dire à sa fille: 'je t'ordonne d'aimer un tel?' Quel est l'amoureux, fut-il roi, qui peut provoquer par décretl'amour de sa bien-aimée? Il obtiendra tout au plus des prosternements d'esclaves. On n'aime pas par crainte dessanctions. L'amour est liberté, spontanéité, don gratuit et qui aurait pu ne pas être. Le commandement estautorité, intervention d'un autre, ordre donné et reçu. Tout le contraire. Une charité sur commande risque d'êtreune charité de façade, de protocole, provoquant tout au mieux des sourires commerciaux ou des aumônesdistantes. Pourtant Dieu commande d'aimer.Nul homme ne peut prétendre donner à un autre l'ordre d'aimer; tout au plus peut-il en faire la proposition ou enadresser l'invitation. Il peut mettre en présence 2 êtres leur suggérer de se regarder, faire des voeux pour leurréconciliation ou leur amour, mais il ne peut leur donner le philtre d'amour. Mais c'est Dieu ici qui commande.Pour personnelles qu'elles soient, les relations de Dieu avec les hommes ne se situent pas sur le même plan queles relations des hommes entre eux, par exemple de supérieur à subordonnés.Dieu est créateur de l'homme, non seulement de son corps, mais de sa force vitale, de son âme, de sapsychologie, de ses tendances, de ses relations aux êtres. Même si son commandement nous parvient par lechemin détourné de la parole d'un prêtre ou du texte d'un livre, il nous atteint directement, nous concernepersonnellement. Et il est accompagné d'une grâce intérieure. Dieu commande d'aimer et Il a fait l'hommecapable et désir...