S. Thomas d'Aquin: Somme Théologique, Le Péché II (I-II)83.4 péché originel. Note: Augustin a pris le signe pour la chose signifiée, le symptôme du mal pour le mallui-même. Cette libido, ressentie et déchaînée dans les actes sexuels, est le symptôme du péché lui-même dont elletrahit le constitutif matériel en révélant le fond de concupiscence qui est dans l'humanité, signum concupiscentilehabitualis, et de la transmission du péché, dont elle dénonce la cause, signum causae. Mais le symptôme n'est pasla réalité.4 C.Gentes 50: AT: Ps 50,7: J'ai conçu dans l'iniquité. Job 14,4: Qui peut rendre pur ce qui fut conçu d'unesemence impure? Prendre ces 2 textes dans leur sens littéral, il faut de réserve. L'ancienne Eglise savait qu'Adamavait péché, et qu'en péchant ainsi, il n'avait pas nui seulement à lui-même mais à tous les siens, mais ne paraîtpas avoir soupçonné que son péché se fût transmis ni qu'il pût se transmettre aux générations successives, nonseulement dans les pénalités qu'il entraîne, mais comme une véritable culpabilité. Pourtant c'est là l'essentiel: nousn'avons pas seulement à supporter la peine de la faute d'Adam, nous avons réellement part à sa faute; notre naturen'est pas seulement punie pour la faute de son chef, elle est tout entière coupable de cette faute. Or, ni dans lesécrits des Juifs, ni dans les autres écrits inspirés, la pensée ne s'est développée. Sag 2,24 éloigne plutôt de ce sens:'C'est par l'envie du diable que la mort est venue dans le monde'. Sir 25,23: 'C'est par une femme que le péché acommencé'. Tout cela est vrai, mais ne dit pas ce qui est le péché originel comme tel.Gn 2,15,17: la sentence de mort sur l'humanité entière, une preuve décisive du péché originel. La nécessité demourir ne fut pas d'institution divine; elle est infligée comme un châtiment: donc pour punir une faute. Cette fauten'est pas le péché actuel car la peine de mourir frappe même ceux le sont pas capables de péché. Il y a donc unautre péché, qui est dans la nature...
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