Jean Guitton: Le développement des idées dans l'Ancien TestamentLa Pensée moderne et le Catholicisme 9, Aix-en-Provence, 1947, 189p1. La bible et l'esprit moderne1. Le goût oriental n'est pas le nôtre. Certains métaphores biblique nous choquent, p. ex. la comparaison dela paille et de la poutre. Dieu est considéré tantôt comme un juge inique, tantôt comme un époux jaloux nepouvant souffrir de voir son peuple aller à d'autres amours. Il y a difficulté à traduire en langage occidentalce qui fut pensé en langage oriental où l'on n'avait pas la même idée de la rectitude des métaphores, ex. ilfaut interpréter "si tu es frappé sur une joue, tu dois tendre l'autre" comme formule indiquant une directiond'agir et non comme un code exact de nos actes, si non il n'y aurait pas de justice, pas de propriété possible,pas de société.b) La science. Il ne faut pas demander aux auteurs sacrés d'enseigner une physique. Ils parlaient de ceschoses comme les gens de leur temps. Les orientaux avaient une cosmogonie différente de celles de Ptolé-mée, de Newton. Ils expliquaient le monde d'après les apparences. On considérait les cieux comme une voûtesolide, une calotte hémisphérique, une concavité dont les bords reposaient sur la terre (Am 9,6), laquelle estétablie sur les eaux (Ps 24,2). Dieu est aux cieux. Au-dessus de la calotte sphérique, il y avait les eaux supé-rieures qui tombaient sur les continents lorsque les écluses étaient ouvertes. Sous la terre il y a les enfers quirecevaient les âmes des morts. Les étoiles étaient considérées comme des points brillants. Nous sommes enprésence d'une cosmogonie qui nous parait enfantine, mais qui constitue un premier balbutiement de lascience, une première rationalisation de l'univers. Les auteurs bibliques raisonnent dans cette cosmogonie.c) Indifférence à la précision. Les Grecs nous ont appris l'exactitude en transmettant la géométrie, l'arpen-tage, le grec, mais les Hébreux n'avaient pas le souci de la précision mathématique. Pour les aute...
120
0