LA PENITENCEGeorge Chantraine: La vérité du sacrement de pénitence, Communio 3/5 (1978) 8-17, ici 13sLa pénitence: Les 3 Ave Maria ou même le chemin de croix reçus en pénitence ne constituent pas unesatisfaction complète des péchés. C'est un témoin d'une ancienne pratique pénitentielle, du temps où lespénitents devaient accomplir leur pénitence avant d'être réconciliés. Comme élément du sacrement, cettepénitence est au sens fort symbolique: elle invite le chrétien à faire pénitence pour se libérer effectivement del'esclavage du péché en réordonnant sa vie sur Dieu. Symbole trop discret, dans la mesure où il n'est plusporté par une discipline pénitentielle. Si petite qu'elle soit, la pénitence a une double fonction: par lamiséricorde de Dieu, le pénitent peut non seulement faire quelque chose pour le Christ, mais encore souffriravec lui. Par la miséricorde de l'Eglise, il peut aussi bénéficier des prières et des oeuvres de tous les saintsqui, jointes au mérite de la passion, forment le trésor de l'Eglise; si la pénitence peut être petite, c'est parceque, dans la communion des saints, un frère ou une soeur porte pour ce pénitent sa peine et l'expie dans leChrist. La pénitence atteste ainsi que la fraternité se noue dans la mort du Christ. Quelle autre réconciliationeffective le chrétien attendrait-il?L'acte du prêtre: Que le prêtre soit médiateur du pardon divin, qu'on puisse le considérer comme juge, celachoque. Ne peut-on se confesser directement à Dieu? N'a-t-on pas besoin de l'écoute d'un frère au lieu duverdict d'un juge? Pour comprendre un peu mieux le ministère du prêtre à l'intérieur du sacrement de laréconciliation, on se reportera avec profit aux Co. Paul, l'apôtre du Christ, se sait frère de ceux qui sontjustifiés par la foi dans le sang du Christ. Quand certains ne se comportent pas selon la vérité de l'évangile, ilsouffre en lui-même la passion du Christ et, dans la communauté, il en manifeste, lui, l'esclave du Christ, lapuissance attestée par la résurre...