Paolo Martinelli: Dieu au coeur du chrétien, Communio 28/2 (2003) 41-52'Tout ce que le Christ a vécu, il fait que nous puissions le vivre en lui et qu'il le vive en nous'. C'est ainsi quele Catéchisme de l‘Eglise Catholique1 521 nous invite à contempler les mystères du Christ: comme uneréalité qui ne concerne pas seulement un fait du passé, mais la vie intime de tous les croyants. Les mots dePaul sont à l'arrière-plan: 'J'ai été crucifié avec le Christ, et je vis, ou plutôt ce n'est plus moi qui vis, mais leChrist qui vit en moi' (Gal 2,20); 'Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l'esprit de Dieuhabite en vous?' (I Co 3,16). Ignace d'Antioche recommande d'accomplir "toutes nos actions dans l'idée queDieu habite en nous; ainsi serons-nous ses temples et Il sera notre Dieu qui habite en nous" (Eph 15).Thérèse d'Avila nous met en garde contre la perte spirituelle qu'entraîne l'oubli de la proximité de Dieu:"Tout le dommage vient de ce qu'on n'entend pas comme il faut que Dieu est près de nous, mais qu'on Lepense être loin" (Chemin de Perfection 29,5).Comment entendre cette présence de Dieu? La réflexion humaine se perd dans la tension entre sa finitude etl'infini divin qu'elle essaie de méditer. On a souvent cherché à y répondre en niant un des 2 éléments de cettetension. On a cherché à expliquer le fini par l'éloignement d'avec Dieu, au point que l'unique possibilité desalut se trouverait dans l'échappée radicale hors de soi pour retourner à l'unité originelle. La finitude seraitainsi irrémédiablement marquée du signe négatif de la faute. Dans cette hypothèse, une présence du divindans l'humain et la croissance qu'elle y connaîtrait seraient absolument impensables, l'humain lui-même(avec son histoire) étant conçu en dernière analyse comme 'non-être'. D'autres visions du monde ne viennentpas mieux à bout du problème: en effaçant la différence entre l'humain et le divin, elles tendent à unecompréhension panthéiste de leur relation, à travers des spécu...