Jean Aucagne: La question des chrétiens d'OrientCommunio 7/3 (1982) 59-65I. Une minorité numérique décroissante: Les chrétiens y sont une minorité de l'ordre de 10 %: 3.000.000 surune population de 30.000.000 dont 24.000.000 de musulmans et 3.000.000 de juifs. Ce taux tend às'amenuiser.Liban. Les chrétiens y étaient 50 % en 1932. La proportion s'est d'abord accrue par les réfugiés venus dePalestine: dont plusieurs milliers acquièrent la nationalité; puis par la venue de chrétiens émigrés d'Égypte etde Syrie, dont beaucoup étaient d'origine libanaise ou apparentés. Accroissement illusoire car provenant de ladiminution du nombre de chrétiens dans les pays voisins. Aussi 400.000 Palestiniens, presque tousmusulmans, résident en permanence au Liban. L'émigration touche également chrétiens et musulmans, lanatalité est moindre chez les chrétiens que chez les musulmans (en milieu rural 7,18 enfants pour unechrétienne, 7,65 pour une musulmane; en ville respectivement 3,7 et 6,15). Actuellement, une estimationdonnerait 3.400.000 résidents dont 1.500.000 chrétiens; ils ne seraient donc plus que 44 % de la population,mais 50 % des citoyens libanais.Syrie. Au lendemain de l'indépendance 16 %; en 1960, 8 %. Sur 8.100.000 habitants, 600.000 chrétiens, 7,5 %Jordanie - Israël. 10 % il y a 40 ans; ca 8 % aujourd'hui (260.000 / 3.300.000)L'Iraq a connu un apport de chrétiens venus d'Anatolie après 1918. Puis la campagne du nord, habitattraditionnel de ces chrétiens, s'est dépeuplée à cause de la révolte kurde: les chrétiens se sont réfugiés dans lesvilles: Kirkouk, Mossoul, surtout Baghdad. Malgré une forte natalité, une émigration faible et les efforts dugouvernement pour retenir les chrétiens (subventions aux Églises, reconnaissance de la langue syriaque parléepar 25 % d'entre eux), leur nombre diminue lentement: 3,5 % il y a 30 ans, 3 % aujourd'hui (370.000 /12.330.000)Au Liban la diminution a pour cause les naissances. Ailleurs, elle est dû à l'émigration.2. Une minorité divisée: ...
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