Maurice Zundel: Le poème de la sainte liturgie, 1946: Trinité, prière, messe, voeux1. L'expression pauvreté de Dieu ne met pas en doute les richesses infinies de Dieu; elle signifie que ces rFi-chesses, au lieu d'être appropriées par chaque Personne d'une manière 'possessive', de telle sorte qu'elles gra-vitent dans le champ exclusif de son moi, sont appropriées sous forme relative et d'une manière altruiste, enla communication de tout ce qu'elle a et de tout ce qu'elle est aux autres Personnes, qui soutiennent avec elledes rapports analogues. Chaque Personne est en quelque sorte un don subsistant par rapport aux autres. Tout'l'égoïsme' du Père est de donner sa nature infiniment parfaite à son Fils, en ne retenant pour lui que sa relati-on de paternité, par laquelle il se rapporte encore essentiellement à son Fils. Tout l'égoïsme du Fils et du St-Esprit est de se rapporter l'un à l'autre et au Père dont ils procèdent. Les 3 Personnes divines essentiellementrelatives l'une à l'autre, constituent l'exemplaire éminent de la vie de la charité. Mystère de la pauvreté en Jé-sus dans l'humanité toute désappropriée' de soi pour n'être plus que le 'sacrement' du Verbe, l'homme en étatde pur altruisme en soi, envers nous, et envers toute créature.2. La prière est la respiration de l'âme, le fiat de la créature en réponse au fiat du Créateur, dans le mystérieuxéchange qui fait d'elle le collaborateur de Dieu. Elle ne se propose donc point de renseigner Dieu sur des be-soins qu'Il connaît infiniment mieux que nous-mêmes, ni d'incliner Sa volonté pour qu'Il y satisfasse, car Savolonté n'est que l'éternel don de l'amour infini. Elle veut seulement nous rendre toujours plus capables d'untel don, nous ouvrir à la lumière, soulever les linteaux de notre cœur trop étroit pour livrer passage à Dieu.Dieu n'a pas besoin d'être sollicité en faveur de notre bonheur, car Il ne cesse point de le vouloir. C'est nousqui y mettons obstacle, et qui tenons en échec: Son amour: 'Jérusalem, combie...
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