P. Yousif: LE DEROULEMENT DE LA MESSE INDO-CHALDEENNEIntroduction: La liturgie chaldéenne est la liturgie de l'Eglise d'Orient, qui s'est étendue de son centre de Céleucie-Ctésiphon, près de l'actuelle Bagdad, Iraq, vers l'Orient jusqu'en Inde, au Turkistan et à Soumatra, et vers l'Occi-dent jusqu'à Chypre. Actuellement cette Eglise s'est divisée en 3: les Eglises Assyrienne, Chaldéenne etSyro-Malabare.D'inspiration biblique, cette liturgie a su incorporer des éléments de la culture originelle de son milieu primitif, laMésopotamie, et ensuite des pays où elle s'est implantée. Alors qu'en Chine, l'inculturation était systématique, entraduisant les textes liturgiques en chinois et en reproduisant en terminologie chinoise la foi de l'Eglise-mère1, parcontre, en Inde, jusqu'à l'arrivée des Portugais, elle est restée plutôt modeste. Ceci s'explique par le fait que S.Thomas, de langue araméenne, est considéré son apôtre; deuxièmement par le fait qu'une partie parmi lesChrétiens de S. Thomas en Inde se réclame d'origine mésopotamienne; et finalement par le caractère de languesacrée de l'araméen, car elle est la langue que parla Jésus et les premiers prêcheurs de l'évangile.Depuis des temps immémoriales, cette Eglise possède sa propre liturgie. Anton Baumstark (1872-1948) a prouvéque le processus de formation des rites ne fut pas le passage d'une liturgie à plusieurs, mais l'unification des diffé-rents usages locaux par des centres ecclésiaux proéminents au niveau hiérarchique et missionnaire2. C'est l'Eglised'Orient qui fut la première d'accomplir une centralisation et codification liturgiques dans le synode de Mar Isaac(410). Cette réforme continua à utiliser des textes de ses Pères dans la foi et des compositions liturgiques tradi-tionnelles, surtout de S. Ephrem et d'auteurs anonymes. L'exemple typique est l'anaphore d'Addaï et de Mari, quel'on fait remonter au début du 3e siècle3, qui fut probablement une adaptation chrétienne de la bénédiction pascalede la table juive...
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