Johannes Hermans: Possibilités et limites d'un nouveau phénomène liturgiqueCommunio 10/2 (1985) 37-57 (extrait)Une mauvaise compréhension de la participation consciente: Il faut se garder de trop fortement soulignerl'aspect compréhensible de la liturgie. La pratique montre souvent un grand dépouillement dans les formes etrites liturgiques, mais ont disparu ainsi bon nombre de formes d'expression qui pouvaient favoriser uneparticipation consciente. La liturgie est souvent devenue très verbale et ne s'appuie pratiquement plus que surdes mots et des idées. Cf. Directive, 35: "Il ne faut jamais que la liturgie apparaisse comme un processus secet intellectuel". Il y a dans la liturgie pour les enfants nombre de choses à voir, à faire, à vivre, mais le dangerqui menace est de vouloir tout rendre compréhensible aux enfants. On en arrive à dire que l'on ne doit fairelors des messes d'enfants que des choses qu'ils comprennent. La Directive met en garde contre ce genred'interprétation: "Les enfants vivent chaque jour, au contact des adultes, certaines choses qu'ils necomprennent pas, sans pour autant s'ennuyer. C'est pourquoi l'on ne peut exiger que tout leur soit toujoursparfaitement compréhensible dans la liturgie" (2). Aussi utile et souhaitable qu'il soit d'expliquer aux enfantsce qu'ils font lors de la liturgie, il ne faut pas nourrir des attentes exagérées dans ce domaine, comme si rienne comptait, hormis la participation consciente. La Directive renvoie à l'expérience pédagogique etpsychologique qui montre que tel n'est pas le cas non plus dans la vie courante, sans que l'enfant en subissequelque préjudice.Par la liturgie, il s'agit de célébrer un mystère: Dieu, dans les lectures, parle aux croyants; il les nourrit de laParole. Il les nourrit de la Parole incarnée, du corps du Christ. Le pain et le vin sont transformés en corps etsang du Seigneur qui devient ainsi lui-même réellement présent. C'est un mystère de la foi que l'on doitassurément interpréter et expliquer. ...