Enrico Mazza: L'action eucharistique, genèse du rite et développement de l'interprétationParis, Cerf, 1999 (extraits sur les paroles de l’Institution)Après le rite d'ouverture vient le repas proprement dit à la fin duquel il y a la prière d'action de grâces, la Bir-kat ha-Mazon, récitée en tenant en main la coupe qui conclut le rite. Chez Lc il n'est pas dit explicitementque la dernière coupe fut accompagnée d'une prière d'action de grâces; on le déduit de l'adverbe hosautos qui,au v.20, se trouve en position appositive par rapport au calice: "il fit de même pour la coupe". L'adverbe veutdire que les actions accomplies précédemment sont accomplies aussi pour la coupe. La coupe est accompa-gnée de paroles explicatives. Chez Lc le commandement de réitération est situé plus tôt, à la fin des parolessur le pain. Ce fait, ajouté à la manière expéditive avec laquelle est introduit le v.20 (de même), sans qu'il soitfait référence à la prière d'action de grâces, donne à penser que le v.20 est un ajout que Lc a introduit après,car c'était une donnée importante d'une de ses sources, alors que le stade plus ancien du récit de tradition an-tiochienne (Lc, Paul) n'aurait contenu que les vv.17-191. Selon Lc, la liturgie célébrée par Jésus à la dernièrecène devait donc avoir la structure suivante: rite du calice, rite du pain, repas, rite final du calice, chacun destrois rites étant accompagné de sa prière d'action de grâces.Le rite du repas festif juif: Il existe un rite judaïque avec une structure analogue à celle décrite par Lc: le re-pas festif juif. Celui-ci est composé de 3 moments: au début, le rite du Qiddush (sanctification) qui sert à in-troduire la célébration de la fête. Ce rite terminé, commence le repas proprement dit, à la fin duquel se situele rite de clôture: le rite de la coupe, accompagné de la prière d'action de grâces, la Birkat ha-Mazon.Le Qiddush est constitué de 3 parties: au début, le rite de la coupe, qui commence par le récit de Gn 1,31b-2,1 -3. Puis vie...
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